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11 août 2014

Les pourparlers sur le commerce interprovincial doivent impliquer le public

Extrait dun article original soumis par Joseph Maloney et publié dans le Vancouver Province et l'Edmonton Journal le 11 août 2014

par Joseph Maloney, Vice-président international pour le Canada

Trois premiers ministres des provinces de l'ouest canadien mènent la charge pour éliminer les barrières au commerce interprovincial. Les provinces et le gouvernement fédéral doivent bientôt commencer les pourparlers pour modifie l'Accord sur le commerce intérieur signé en 1995.

L'élimination des barrières au commerce à l'intérieur du Canada pour être bénéfique à nous tous et pourrait même diminuer les pénuries de travailleurs qualifiés dans l'Ouest du pays.

En tant que l'un des fournisseurs importants de travailleurs qualifiés dans le métier de chaudronnier, notre syndicat fait face quotidiennement à des barrières interprovinciales qui empêchent nos membres de travailler et les employeurs d'avoir accès à un bassin de travailleurs canadiens disponibles avec les qualifications requises.

Avec moins de barrières interprovinciales, il est fort probable que le Canada ait moins besoin de travailleurs étrangers temporaires.

Comme toujours, le problème se retrouve dans les détails. C'est une chose pour les premiers ministres de vouloir réduire les barrières interprovinciales. C'est une toute autre chose d'en arriver à une entente des 10 provinces sur des nouvelles normes qui s'appliqueront à tous.

Par exemple, chaque province a ses propres règlements de santé et sécurité au travail. En ce qui touche les responsabilités et les obligations des travailleurs, les règles sont virtuellement identiques partout. Mais un travailleur qualifié dans un métier règlementé au Nouveau-Brunswick voulant travailler en Alberta doit suivre une formation répétitive additionnelle pour se qualifier en Alberta. Est-ce que les provinces peuvent s'entendre sur l'harmonisation de la règlementation en santé et sécurité au travail sans amoindrir les protections actuellement en place.

Les exigences pour l'inspection et l'accréditation des soudeurs sont pratiquement les mêmes dans chaque province. Même si le programme national du Sceau rouge est supposé garantir qu'un travailleur formé dans une province peut travailler dans une autre, il y a une myriade de règes provinciales qui exigent qu'un soudeur soit accrédité et testé dans chaque province avant de pouvoir y travailler.

Pour nous, une des barrières interprovinciales la plus importante au libre mouvement de nos membres se retrouve dans les différents programmes d'apprentissage dans chaque province. Le curriculum, les heures à travailler et les exigences varient d'une province à l'autre. Certaines provinces n'acceptent pas le travail effectué par un apprenti d'une autre juridiction ou ne reconnaissent pas les cours en classe reçus d'une institution hors de la province dans laquelle l'apprenti est enregistré.

Ces exemples ne sont que quelques-unes des multiples complications juridictionnelles qui confrontent nos membres et celles-ci affectent tous les autres métiers spécialisés. Si l'on ajoute tous les autres barrières au commerce interprovincial, nous faisons face à une montagne de règles et règlements contradictoires.

Nous pouvons grimper cette montagne, mais une armée de politiciens et de fonctionnaires ne pourront pas y arriver seuls. Pour réécrire les centaines de règlements provinciaux régissant un métier comme le nôtre requiert la coopération et la participation de tous les parties prenantes touchées par ce processus.

Nous sommes en droit de nous demander ou est l'appel à une implication publique dans le processus? De faire de grands discours sur l'abolition des barrières interprovinciales ne mène à rien. Les gouvernements doivent avoir un plan qui implique tous les intervenants et une volonté d'accomplir la tâche.

Une partie de ce plan doit inclure le public et non seulement les grands dirigeants d'entreprises qui apparaissent normalement pour valider tout programme commercial émanant des divers gouvernements. Si vous voulez savoir quelles barrières existent à la mobilité des Chaudronniers, il serait logique de demander à un Chaudronnier.

En ce qui concerne notre métier, nous recommandons un groupe de travail patronal-syndical-gouvernemental pour proposer des solutions à l'élimination des barrières. Avec nos partenaires de l'industrie, nous avons fait des recherches extensives sur les barrières à la mobilité de nos membres et nous avons des solutions pratiques à leur démantèlement.

La route vers un commerce interprovincial plus libre va s'embourber dans un cauchemar bureaucratique si l processus se déroule derrière des portes closes. Le mouvement des biens et des personnes entre les provinces est trop important pour être laissé entre les mains des politiciens.

Nous applaudissons l'objectif de réduire les barrières économiques entre les provinces, c'est l'élaboration des détails qui déterminera le succès de l'exercice. Pour ce faire, les gouvernements doivent ouvrir leurs portes au public. Le commerce interprovincial est trop important pour que la discussion soit réservée exclusivement aux politiciens.