« Retourner aux nouvelles

22 août 2014

Barrières au commerce interprovincial : le Canada devrait suivre l'exemple des provinces Atlantiques

Article publié dans le Saint John Telegraph-Journal le 20 ao&urcirc;t 2014

par Joseph Maloney, Vice-président international pour le Canada

Les Premiers ministres de l'Ouest canadien peuvent bien lever le ton sur l'éliminations des barrières au commerce interprovincial mais ile devraient plutôt s'inspirer de ce que les provinces Atlantiques ont déjà accompli.

Vers la fin du mois, on nous dit qu'Industrie Canada publiera un document de travail sur l'élimination des barrières au commerce interprovincial se voulant une étape préparatoire à de nouveaux pourparlers sur l'Accord sur le commerce intérieur entre le gouvernement fédéral et les provinces signé en 1995.

Le Conseil des premiers ministres de l'Atlantique et le Partenariat pour la main-d'œuvre de l'Atlantique travaillent déjà à la mise en œuvre de politiques de libre-échange interprovincial. Un processus est déjà amorcé qui verra l'harmonisation de la formation par apprentissage pour un nombre de métiers des quatre provinces Atlantiques d'ici 2017. La Nouvelle-Écosse est présentement à négocier avec l'Alberta pour harmoniser les programmes d'apprentissage dans ces deux juridictions.

Cette initiative vise à rationaliser les innombrables restrictions qui empêchent les travailleurs de l'Atlantique de travailler temporairement dans d'autres provinces. En tant que l'un des fournisseurs importants de travailleurs qualifiés dans le métier de chaudronnier, notre syndicat fait face quotidiennement à des barrières interprovinciales qui empêchent nos membres de travailler et les employeurs d'avoir accès à un bassin de travailleurs canadiens disponibles avec les qualifications requises. Il nous apparait comme très ironique que les travailleurs étrangers temporaires ont plus de facilité à obtenir du travail que des Canadiens voulant travailler dans une autre province.

Les Premiers ministres ont raison d'identifier les différences dans les programmes d'apprentissage comme une des plus importantes barrières au libre mouvement de travailleurs qualifiés à travers le pays. Un Chaudronnier du Nouveau-Brunswick peut bien avoir toutes les qualifications requises pour travailler en Alberta mais il peut en être empêché parce que l'Alberta ne reconnait pas l'accréditation du Nouveau-Brunswick.

L'harmonisation de l'apprentissage est le résultat d'une collaboration entre les Premiers ministres de l'Atlantique et le gouvernement fédéral. Elle joui d'un financement fédéral/provincial puisque que tous partagent les retombées de cet investissement.

Les Canadiens de l'Atlantique comprennent déjà cela - ils vivent, travaillent, magasinent et se divertissent dans diverses juridictions. Certains vivent à Moncton et travaillent à Wabush, voyagent à tous les jours de Sackville à Amherst ou traversent le pont de Port Elgin à Borden pour une fin de semaine de repos.

Les efforts au niveau de l'apprentissage ne sont qu'un premier pas important mais il y a plusieurs autres barrières qui doivent être enlevées si nous voulons régler un problème qui coûte à l'économie canadienne environ 49$ milliards par année.

Dans notre cas, les différents règlements provinciaux de santé et sécurité au travail jouent un rôle important d'empêcher le libre mouvement des travailleurs qualifiés entre les provinces. Toutes les provinces ont des lois de santé et sécurité qui veulent toutes atteindre le même objectif. Les travailleurs assujettis à ces lois ne voient aucune différence pratique entre celles-ci. Malgré cela, un Chaudronnier de Terre-Neuve doit suivre une formation additionnelle en santé et sécurité - formation répétitive et coûteuse - s'il veut travailler en Saskatchewan.

Les critères d'accréditation sont également une autre barrière importante. Même si le programme national du Sceau rouge est supposé garantir qu'un travailleur formé dans une province peut travailler dans une autre, il y a une myriade de règes provinciales qui exigent qu'un soudeur soit accrédité et testé dans chaque province avant de pouvoir y travailler.

Ce sont des exemples de problèmes qui touchent nos membres. D'autres occupations et industries ont aussi leurs propres exemples de barrières. Pris dans leur ensemble, ces entraves au commerce créent une montagne imposante de problèmes à régler.

Le syndicat des Chaudronniers préconise l'extension du travail accompli par les Premiers ministres de l'Atlantique. Nous croyons que les gouvernements doivent inclure les représentants de l'Industrie, des travailleurs et des consommateurs dans leurs discussions. Il y a tellement de barrières et d'entraves qu'une solution nécessite la pleine participation de ceux qui seront affectés.

Dans notre métier, nous participons souvent à des groupes de travail composés de représentants patronaux, syndicaux et gouvernementaux pour étudier les problèmes et apporter des solutions. Pourquoi ne pas élargir cette coopération pour trouver des solutions aux barrières au commerce interprovincial?

Tout en applaudissant les efforts des Premiers ministres de l'Atlantique, nous ne pouvons pas résoudre les problèmes du commerce interprovincial derrière des portes closes. Cette question est trop importante pour être laissée entre les seules mains des politiciens.