29 août 2013
Loge 271, 75 ans de service
En cette fin de semaine de la Fête du travail, la Loge 271 célèbre 75 ans de service continu auprès de ses membres. Cette loge est la première loge de construction à recevoir une chartre de la Fraternité internationale des Chaudronniers au Canada.
Le métier de chaudronnier était solidement établi au Québec bien avant 1937. Il y avait eu plusieurs autres loges de chaudronniers dans la province au cours des années, certaines ont duré longtemps, d'autres moins, au gré des occasions d'emploi pour les membres.
La photo de gauche illustre la longue histoire du métier au Québec. Cette photo a été prise en 1859 dans l'usine du Grand Trunk Railway à Montréal. À un moment donné, la voie ferrée de Montréal à Sarnia était la plus longue au monde et c'est le savoir-faire des chaudronniers de l'époque qui a permis cette réalisation. En 1886, ce savoir-faire a permis d'unir le Canada avec le premier train à vapeur effectuant le trajet de Montréal à Vancouver.
Ce sont les chaudronniers québécois qui ont construit le troisième bateau à vapeur opérationnel au monde en 1809 pour John Molson. Le premier train à vapeur construit en Québec fut en 1853, la première usine à broyeur de pâte et papier en Amérique du Nord a commencé sa production à Valleyfield en 1866 et la première usine chimique de pâte et papier au Canada a vu le jour à Windsor Mills en 1869, tous grâce aux compétences des chaudronniers à bien faire leur travail.
Les premiers documents de syndicalisation par les Chaudronniers au Québec remontent à 1893 avec la Loge 134 représentant les chaudronniers dans les usines de fabrication et de chemins de fer. Au cours des années, la Fraternité a octroyé huit autres chartres à diverses loges au Québec qui ont cessé d'opérer suite à la fermeture des usines et des chantiers navals.
Le 15 octobre 1937, la Loge 271 obtient une chartre pour le travail de construction. Sa juridiction recouvre le Québec, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard, Terre-Neuve et le Labrador. Les premiers employeurs à signer des conventions collectives de construction au Québec furent Toronto Iron Works, Babcock-Wilcox & Goldie-McCulloch, et Foster Wheeler. Horton Steel érigeait des réservoirs en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick à ce moment et ces ententes étaient uniquement verbales.
Durant les années 1940, les membres de la Loge 271 s'affairaient à ériger des chaudières dans les hôtels, les institutions, les usines manufacturières et dans les usines de matériel militaire de même que l'installation de réservoirs. Après la Deuxième guerre mondiale, les chaudronniers travaillaient principalement dans l'est de Montréal lors de l'expansion des raffineries et la construction d'une nouvelle usine de produits chimiques.
En 1957, la Loge 271 est devenue signataire de la convention collective nationale reconnaissant la juridiction géographique de celle-ci. À cette époque, plusieurs membres de la Loge 271 se sont prévalus du système de carte de voyage des Chaudronniers pour aller travailler en Colombie-Britannique sur le projet de l'usine d'aluminium de Kitimat-Kemano. À la fin de la décennie et au début des années 1960, l y a eu plusieurs occasions de travail pour les chaudronniers dans la province avec la construction de barrages, de centrales nucléaires, d'usines de produits chimiques, de raffineries, d'usines de pâtes et papier et d'incinérateurs de déchets.
En 1960, le taux horaire d'un chaudronnier de construction était de 2,95$ pour atteindre 4,55$ à la fin de la décennie. À la fin des années 1960, de nouvelles lois empêchaient la Loge 271 de participer aux ententes nationales au Québec mais elle continuait d'y participer à cause de sa juridiction dans les Maritimes et à Terre-Neuve.
En 1969, la Loge 203 a reçu sa chartre pour Terre-Neuve et le Labrador. En 1973, la Loge 73 été établie pour le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard, laissant la Loge 271 avec la juridiction pour le Québec. Dans les années 1970, les chaudronniers s'affairaient à la compagnie Iron Ore dans leurs usines de Mont Wright et de Sept-Îles, à l'installation d'une nouvelle chaudière pour la compagnie Cartier Mining et à la construction d'un nouvel incinérateur pour la ville de Québec. Il y a eu du travail à l'installation de 16 génératrices à la Baie James ainsi qu'une centrale hydro-électrique à Baie-Comeau. Il y a eu une expansion à Sidbec-Dosco avec la construction de deux fournaises électriques et une usine de réduction. Il y avait aussi du travail à l'usine de pâtes et papier et de ses réservoirs à Limoilou. Il y avait du travail permanent d'entretien et de fermetures temporaires dans les raffineries. En 1972, le taux horaire des Chaudronniers était de 5,73$ pour atteindre 13,15$ en 1980.
Les années 1970 et 1980 ont donné à plusieurs membres de la Loge 271 des occasions de travail hors province principalement dans les usines de sable bitumineux de l'Alberta et le usines de pâtes et papier de la Colombie-Britannique.
Les années 1980 ont connu un ralentissement de la construction industrielle avec quelques exceptions : une usine Hydrogen Peroxide, une expansion par Shell, une usine de séparation pour Union Carbide, une usine de gaz naturel et une expansion importante de la raffinerie d'Ultramar. Quelques usines de pâtes et papier ont effectué des modernisations dans la province. Il y a même eu quelques travaux de barrages hydroélectriques. En 1985, le taux horaire atteignait 21,67$.
La situation de l'emploi pour les chaudronniers de construction au Québec a ralenti au cours des années 1990. Il y avait également peu de travail hors province parce que le reste du pays était également touché par le ralentissement économique.
Nous félicitons les membres de la Loge 271 pour leur engagement dans le métier de chaudronnier et la Loge pour son service auprès de ses membres durant 75 ans.
