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9 février 2016

Énergie Est et le choix difficile pour le Nouveau-Brunswick

Commentaire du vice-président international Maloney publié le 9 février 2016 dans le New Brunswick Telegraph Journal

Un choix difficile confronte les citoyens du Nouveau-Brunswick dans le dossier du pipeline Énergie Est de TransCanada. Peuvent-ils appuyer ce projet qui apportera d'importantes retombées économiques pour l'économie provinciale mîme s'ils ont des inquiétudes sur son impact environnemental?

Il n'y a pas de doute que le pipeline relancera l'économie du Nouveau-Brunswick. Il créera plus de 5000 emplois durant les phases de construction et d'opération. Il y aura ensuite les milliers d'emplois reliés à la modernisation de la raffinerie Irving à Saint Jean et les retombées connexes. Il ne serait pas exagéré d'estimer que le Nouveau-Brunswick gagnerait 10 000 emplois à cause d'Énergie Est. Ceci suffirait à donner des emplois à plus du quart des chômeurs du Nouveau-Brunswick.

Les retombées économiques bénéficieraient autant aux gouvernements qu'aux jeunes cherchant du travail. On estime que le projet de pipeline va générer à lui seul $760 millions en revenus de taxation provinciale, assez pour éliminer une année de déficit provincial. Les revenus de taxation municipale pour la ville de Sait Jean générés par l'expansion proposée de la raffinerie seraient de $5 millions par année.

Au total, on estime qu'Énergie Est créerait plus de $3 milliards en activité économique au Nouveau-Brunswick.

Une partie de cet argent se retrouvera dans les poches de centaines de membres du syndicat des Chaudronniers que j'ai le privilège de représenter au Nouveau-Brunswick. Les Chaudronniers construisent et entretiennent les grosses usines énergétiques telles les raffineries ce qui entraîne que plusieurs de nos membres n'auraient plus à aller travailler dans d'autres provinces.

Pour contrebalancer tous ces avantages, il y a des inquiétudes légitimes pour l'environnement et la sécurité. Les environnementalistes signalent que le trafic maritime accru de pétroliers peut s'avérer un danger pour la vie marine dans la Baie de Fundy menaçant ainsi les industries de la pêche et du tourisme.

Ces inquiétudes sont légitimes et doivent être adressées. L'Office national de l'énergie a tenu des audiences et TransCanada a également rencontré des centaines de groupes communautaires à travers le pays. En bout de ligne, la décision de bâtir ou de ne pas bâtir le pipeline pourrait dépendre de la capacité de la compagnie de satisfaire tous les groupes inquiets de son impact environnemental.

Le pétrole va toutefois demeurer un élément majeur de notre économie pour encore un bon bout de temps. Si l'on enlevait toutes les automobiles des routes de l'Amérique du Nord, cela ne ferait que diminuer notre consommation de pétrole de 40-50%. Les produits pétroliers sont utilisés dans un large éventail de produits, allant de médicaments aux plastiques.

Le pipeline Énergie Est sera un pipeline sécuritaire. La transmission par pipeline au Canada est effectuée avec un record de sécurité de 99.999%. De nouvelles technologies, qui surveilleront Énergie Est 24 heures par jour, maintiendront ce record intact.

Le transport du pétrole par rail est beaucoup plus dangereux que par pipeline. En un seul mois en 2015, l'Amérique du Nord a vécu 4 incidents impliquant des trains de pétrole dont deux près de la même communauté dans le Nord de l'Ontario. Dans l'un de ceux-ci, 35 wagons citernes ont déversé du pétrole - un potentiel de 25 000 barils de pétrole - dans un étang de reproduction de brochet. Et, évidemment, il y a eu l'accident du Lac Mégantic qui transportait exactement le pétrole destiné à Énergie Est.

En contraste, un rapport du Bureau de la sécurité des transports démontre que la majorité des incidents de pipeline n 2014 impliquaient moins de 7 barils de pétrole, avec seulement un qui a déversé plus de 6 000 barils.

Les communautés situées le long de la route du pipeline ont raison d'être inquiètes. Nous voulons tous protéger notre eau potable et nos espaces naturels. TransCanada propose de développer des plans d'emplacement, de sécurité et de récupération en coopération avec les groupes locaux pour chaque endroit où il y a possibilité de danger.

À mon avis, le chemin à prendre est celui du progrès économique tout en s'assurant que les intérêts de ceux qui seront les plus touchés soient respectés. Ceci implique un dialogue ouvert et honnête. Énergie Est pourrait être un élément stratégique de l'infrastructure nationale, aussi important que les chemins de fer et la voie maritime du Saint-Laurent l'ont été à l'époque.

Mon opinion est basée également sur la confiance. Ayant travaillé comme chaudronnier et ayant vu les défis technologiques que nous relevons, je suis confiant que nous pouvons mitiger les impacts environnementaux, assurer la sécurité de nos communautés et en arriver à une entente sur un projet national stratégique pour le bénéfice de tous les Canadiens.