25 septembre 2012
La conférence de l'ISO traite des questions ouvrières globales

[Cliquer pour agrandir] La secrétaire-trésorière de la FAT-COI, Liz Shuler, souligne l'importance de rejoindre les jeunes travailleurs.

[Cliquer pour agrandir] Le secrétaire-trésorier du Congrès du travail du Canada, Hassan Yussuff, discute de la tendance antisyndicale au Canada.

[Cliquer pour agrandir] Le président international Newton B. Jones traite du changement radical au sein du parti républicain.

[Cliquer pour agrandir] Le secrétaire général de l'ICEM Manfred Warda fait le point sur le mouvement syndical global.

[Cliquer pour agrandir] Phee Jung-Sun, un directeur de IndustriALL, parle de l'utilisation répandue de travailleurs précaires en Asie.

[Cliquer pour agrandir] Manuel Cortes, secrétaire-général du TSSA, explique le "socialisme des riches".

[Cliquer pour agrandir] Carrie Twigg, Directeur du Labor Outreach du parti démocrate et de la campagne d'Obama for America, explique les stratégies de la campagne électorale.
DES DÉLÉGUÉS d'à travers l'Amérique du Nord se sont réunis à Las Vegas du 14 au 16 août lors de la conférence de Opérations du secteur industriel (OSI), l'événement éducationnel le plus important de la Fraternité pour les membres oeuvrant dans des industries autres que la construction. Il s'agissait de la troisième conférence et la deuxième à avoir lieu au Caesar's Palace.
Les questions ouvrières globales et l'élection américaine du 6 novembre étaient des sujets importants pour plusieurs conférenciers lors des sessions plénières.
Des ateliers et des caucus ont donné aux membres la chance de se concentrer sur des présentations spécifiques à l'industrie menées par des représentants internationaux et par d'autres employés, haut-fonctionnaires, avocats du travail, consultants en avantages sociaux et des dirigeants syndicaux de divers organismes.
Les délégués ont également pris le temps de visiter les kiosques offrant divers biens et services aux membres et aux loges locales.
Shuler parle des initiatives de la FAT-COI
FACE AUX GRANDS DÉFIS confrontant le mouvement syndical, la secrétaire-trésorière de la FAT-COI, Liz Shuler, a énoncé les diverses initiatives mises de l'avant pas la fédération. Elle s'est penchée sur le programme Next Up qui tente d'attirer les jeunes dans le mouvement syndical et de les préparer à être des leaders.
Elle déclare : « Nous avons une force ouvrière vieillissante et c'est un problème. Plusieurs jeunes de nos jours ne considèrent pas les métiers comme un choix de carrière. Ce sont pourtant de bons emplois syndiqués. Nous avons la responsabilité de le démontrer auprès des jeunes. »
Elle ajoute que la fédération encourage les syndicats à développer des groupes de jeunes travailleurs comme un élément de solution pour impliquer d'autres générations.
Shuler dénote également un autre problème, celui de perception publique des syndicats. La population en général n'associe pas les syndicats avec le travail, l'équité, le rêve américain et les autres valeurs de la classe moyenne.
« Ce sont des valeurs que nous véhiculons. Elles sont les nôtres mais après 30 ans d'attaques négatives, les oreilles du public sont fermées. »
Shuler a montré une annonce télévisée conçue par la FAT-COI que tente de faire le lien entre ces valeurs et les syndicats.
Yassuff décrit les batailles du mouvement syndical canadien
LES ÉTATS-UNIS ne sont pas seuls à connaître des problèmes ouvriers en Amérique du Nord de déclarer Hassan Yussuff lors de son allocution à la conférence OSI. En tant que secrétaire-trésorier du Congrès du travail du Canada, Yussuff fait la promotion du mouvement syndical tant au niveau provincial que fédéral. Il dit que la conjoncture économique défavorable, les pertes d'emplois et les pressions des politiciens de droite nuisent également aux travailleurs canadiens.
« Au Canada, nous voyons la précarisation de l'emploi tout comme aux États-Unis - des emplois à bas salaire, à court-terme ou à temps partiel sans avantages sociaux ni protection syndicale. En Ontario, le parti conservateur d'opposition de Tim Hudak vient de décider que les syndicats sont maintenant les ennemis de la province. S'il est élu Premier ministre de l'Ontario, il veut instaurer les mêmes lois de droit au travail qui existent déjà dans plusieurs régions des États-Unis. »
Il ajoute : « Au cours des années, les syndicats américains enviaient souvent le Canada pour ses lois du travail plus fortes, pour ses programmes sociaux et pour son climat politique plus favorable aux syndicats. Mais les employeurs de droite du Canada regardaient vers les États-Unis pour développer des stratégies pour affaiblir les syndicats. »
Yussuff a fortement critiqué les grandes multinationales comme Caterpillar qui font d'énormes profits mais qui continuent d'exiger des concessions de leurs travailleurs syndiqués.
« Nous devons nous battre pour démocratiser le régime commercial tant aux États-Unis, au Canada et à travers le monde, Les corporations ont trop de pouvoir et les travailleurs pas assez. Nous devons changer cette équation. »
Le président international Jones attaque le parti républicain "férocement antisyndical"
LE PRÉSIDENT INTERNATIONAL Newton B. Jones a condamné le mouvement vers l'extrême droite du parti républicain et de ses positions « férocement antisyndicales. » Il souligne que les républicains modérés comme Rep. Steve LaTourette (Ohio 4th), appuyé par les Chaudronniers, quittent le Congrès dégoûtés par la nature très artisane du parti républicain.
Il ajoute : « C'est un moment dangereux pour l'Amérique. L'extrême droite cherche à démanteler le gouvernement, à éliminer les protections légales pour les syndicats et d'affaiblir le Social Security, Medicare, et Medicaid. Ce sera le prix à payer sous une administration Romney-Ryan. »
Jones a aussi traité des effets néfastes du libre échange, de l'externalisation et des corporations multinationales sur les travailleurs du monde.
« La globalisation n'a pas rempli sa promesse de prospérité pour les travailleurs. Au lieu, elle a facilité l'exploitation de ceux-ci par les grandes corporations, d'ignorer les problèmes environnementaux et de négliger la santé et la sécurité de leurs employés. » Il souligne que des alliances globales solides sont requises pour combattre cette exploitation.
Des dirigeants syndicaux globaux pointent à des progrès
DEUX DIRIGEANTS de syndicats globaux ont partagé leurs perspectives sur les développements syndicaux à l'échelle mondiale.
Manfred Warda, secrétaire général de l'International Federation of Chemical, Energy, Mine and General Workers Unions (ICEM), a parlé d'un développement récent qui a vu le regroupement de trois syndicats globaux, incluant l'ICEM en un seul. Le nouveau syndicat global IndustriAll regroupe 50 millions de travailleurs de 140 pays.
Warda a félicité les Chaudronniers pour son appui à l'ICEM et pour avoir pris une rôle de leadership dans la nouvelle fédération IndustriAll. Le président international Jones préside le Secteur des matériaux et siège au Conseil exécutif.
Selon Warda : « IndustriAll annonce une nouvelle ère de solidarité globale. Je crois que nous nous sentons tous mieux préparés pour contrebalancer le pouvoir des grandes multinationales et pour combattre les politiques préconisées par les gouvernements nationaux et les institutions globales. »
Phee Jung-sun, directeur du secteur de l'électricité, du ciment, de la vitre et de la céramique de IndustriAll a parlé des progrès réalisés dans la création de réseaux syndicaux régionaux et globaux. Il a aussi signalé l'exploitation de travailleurs dans certains pays comme l'Inde et la Chine, dans lesquels les employeurs utilisent de plus en plus des travailleurs à contrat pour effectuer les mêmes tâches que les employés permanents mais à un salaire beaucoup plus bas et sans avantages sociaux.
Selon Jung-sun, les travailleurs à contrat ou précaires représentent aujourd'hui 50% des employés dans plusieurs industries asiatiques.
Un syndicaliste britannique fustige le « socialisme pour les riches »
MANUEL CORTES, secrétaire général du TSSA, un syndicat de Grande-Bretagne dans le domaine des transports en G-B a déclaré aux participants que les riches s'en sortent toujours mieux peu importe ce qui arrive à l'économie.
Il dit que quand une usine ferme ses portes, on dit aux travailleurs : « vous ne pouvez pas combattre le marché . les emplois doivent nécessairement disparaître. Mais quand il s'agit du secteur financier, nous les sauvons. Ce sont nos taxes qui ont sauvé l'industrie financière. Pour la première fois de l'histoire nous avons un socialisme pour les riches. Pour la première fois de l'histoire nous absorbons leurs pertes mais ils continuent à s'approprier les profits. »
Cortes ajoute que tant de dette a été encourue pour sauver le secteur financier que l'on dit maintenant aux travailleurs qu'il n'y a pas assez d'argent pour les écoles et les infrastructures.
Il ajoute : « La crise qui a été fabriquée à Wall Street, à Londres et dans les marchés financiers du monde, est une crise que les travailleurs doivent en payer le prix. Notre mouvement n'est pas assez fort pour résister aux riches. Il nous incombe d'essayer de changer la situation. Personne d'autre ne le fera pour nous. »