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Jay Toohey: Sans aucun regret

Le meilleur choix de carrière que Jay Toohey ait fait - et probablement le plus facile - s'est en réalité fait tout seul. Cet apprenti chaudronnier en troisième année s'explique: « Nous étions en 2002 et j'étais soudeur depuis environ deux ans. Tout d'un coup, l'économie de la Colombie-Britannique s'est repliée. Au même moment, la forte demande de soudeurs s'est estompée. »

Jay dit qu'il savait qu'il devait perfectionner ses compétences s'il voulait prendre en main sa destinée. Quelle a été sa première décision? Il a commencé par chercher les programmes d'aide offerts par le gouvernement fédéral par l'entremise de Développement des ressources humaines Canada.

« C'est la meilleure décision que j'aie prise, admet-il aujourd'hui. J'ai ainsi pu bénéficier du soutien financier dont j'avais besoin pour faire progresser ma carrière. » Jay s'est d'abord arrêté au British Columbia Institute of Technology à Burnaby où il avait une question toute simple et directe à poser. « J'ai expliqué à l'instructeur que je voulais m'inscrire au premier cours qui s'offrait dans le domaine de la métallurgie. Il s'est trouvé que c'était le cours en chaudronnerie. J'ai dit "super, j'y vais". »

Et voilà comment tout a commencé, comme le raconte Jay. « Il n'y a vraiment rien que je n'aime pas de ce métier, renchérit-il. J'aime travailler avec les chaudières, j'aime l'esprit de camaraderie, j'aime le soutien que m'offre le syndicat, j'aime voyager [Jay a 29 ans et est célibataire] et j'aime bien l'idée qu'un jour je pourrai transmettre mon savoir à d'autres. »

Si son cheminement le mène effectivement vers l'enseignement, Jay aura beaucoup à partager avec la nouvelle génération de chaudronniers. Non seulement a-t-il appris à travailler de ses mains - et à l'extérieur - alors qu'il grandissait en campagne en Ontario, mais il a aussi aidé son père à construire leur maison à partir de rien.

« Mais il ne faut pas oublier non plus tout ce que j'ai appris depuis que j'ai commencé à travailler, ajoute-t-il. Par exemple, grâce à mon frère, qui est aussi chaudronnier, j'ai appris l'importance d'établir un budget. Comme dans bien des métiers, il y a des périodes de misère et des périodes de prospérité. Il est donc important de mettre de l'argent de côté quand tout va bien. » Jay a vite découvert le caractère cyclique de cette industrie au début de sa nouvelle carrière en faisant des quarts de travail de 10 heures pendant 52 jours sur 53.

Il ne s'est pourtant jamais plaint. Il ne le fera probablement jamais non plus. « Oui, c'est un métier salissant où il faut parfois travailler dans des endroits étroits et pour lequel il faut se déplacer, mais les compensations en valent nettement la peine. »