L’article suivant, soumis par le représentant international Richard MacIntosh, a été publié dans le Edmonton Journal le 22 janvier 2021.
L’investissement dans les technologies vertes sera critique, écrit Richard MacIntosh.
Lorsqu’il est question des ressources naturelles du Canada, je peux presque réciter les chiffres: 909 communautés de ressources naturelles, 1,9 million d’emplois, 86 milliards de dollars en investissements.
Le Canada est le plus grand producteur de potasse et de canola au niveau mondial, le deuxième en uranium, cinquième en or, dixième en cuivre. Il est aussi troisième au niveau mondial quant à la superficie forestière et les réserves pétrolières.
Nous avons maintenant besoin que toutes nos ressources naturelles jouent leur rôle dans la relance du Canada, ainsi que de l’Alberta et autres provinces où l’économie repose sur les ressources naturelles, suite au déclin engendré par la pandémie. Les investissements dans les innovations technologiques ayant pour but de soutenir le développement des ressources naturelles du secteur de l’énergie sont essentiels et créent un scénario gagnant-gagnant pour les individus et l’environement.
Les gouvernements ont besoin de soutenir de telles initiatives qui nous permettent d’être plus vert lorsque nous extrayons, traitons, exportons et utilisons des ressources énergétiques. Nous nous classons au deuxième rang au Global Cleantech Innovation Index et avons réalisé de véritables progrès en ce qui concerne la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre engendrées par les sables bitumineux et l’industrie pétrolière et gazière. Néanmoins, il reste beaucoup à accomplir.
Nous devons examiner attentivement, par exemple, les opportunités que peut apporter l’hydrogène – en termes d’emplois, de salaires et de base imposable – en plus de son potentiel zéro émission lorsqu’il est utilisé comme carburant.
À travers le monde, il y a plus de 1,800 centrales électriques approvisionnées en GNL en différentes étapes de construction. Il y a possibilité de convertir celles-ci à l’hydrogène, avec de légères modifications au système d’alimentation en carburant. Je suis un Chaudronnier et j’en suis conscient: Le Canada peut fournir le GNL, oui, mais nous pouvons aussi fournir de l’hydrogène.
Nous devons aussi redoubler d’efforts en ce qui concerne la technologie de captage du carbone qui, non seulement peut réduire le risque de fuite de carbone du Canada, mais aussi parallèlement créer des opportunités d’emplois.
Regardez simplement les trois projets de captage du carbone que nous avons effectués au Canada: Boundary Dam en Saskatchewan, Shell Quest en Alberta et la raffinerie NWR Sturgeon, aussi en Alberta, qui ont menés à la création de 6,121 emplois, 1,6 milliards de dollars en salaires et avantages sociaux et ont générés 2,7 milliards de dollars en PIB à travers le Canada.
Un Livre blanc canadien concernant le captage du carbone à grande échelle recommande un crédit d’impôt remboursable sur le capital émis antérieurement à la construction d’infrastructures de captage du carbone, un crédit d’impôt axé sur les dépenses engendrées lors de l’étude et de la phase de conception du projet et un crédit d’impôt pour la production, semblable à l’incitatif 45Q aux États-Unis, afin d’adresser les problèmes de compétitivité. Peut-on aller de l’avant?
Faisons preuve de bon sens en matière de rentabilité: Pourquoi avons-nous dû envoyer 450,000 barils de pétrole de l’Alberta par pétrolier à travers le canal de Panama au Nouveau-Brunswick, un voyage total de 12,000 kilomètres? Parce que nous n’avons pas la capacité pipelinière pour le faire.
Le Canada a besoin de supporter nos propres industries avant de soutenir les industries de d’autres pays. Nous devrions construire un pipeline à travers le pays afin de livrer notre pétrole aux Canadiens. Nous pouvons aussi construire un réseau électrique afin de permettre au Québec d’exporter son hydroélectricité.
En tant que « gars de syndicat », je me dois d’implorer les gouvernements de permettre aux syndicats de joindre les discussions à propos de l’avenir. Ils possèdent une compréhension du développement des ressources naturelles et de l’économie.
Que peuvent faire les gouvernements pour le secteur du travail? Assurer la création d’emplois:
- Établir un environement en matière de réglementation et de politiques qui encourage l’investissement dans l’industrie afin d’aider les Canadiens à retourner travailler;
- Coordonner avec l’industrie afin d’adresser les pénuries éventuelles de main-d’œuvre et la perturbation de la main-d’œuvre du secteur des ressources naturelles;
- Travailler avec les provinces et territoires afin de moderniser les systèmes d’éducation et de formation pour mieux soutenir l’apprentissage continu;
- Mettre l’emphase sur la formation flexible et abordable et le développement continu des compétences;
- Améliorer la mobilité de la main-d’œuvre qualifiée;
- Promouvoir les opportunités d’emplois des communautés autochtones en travaillant avec leurs gouvernements;
- Augmenter la rétention d’emplois et l’état de préparation au développement des compétences;
- Intensifier la formation sur l’économie. Nous formons les individus de manière à ce qu’ils deviennent des travailleurs exemplaires dans ce pays, mais nous ne prenons pas le temps de leur expliquer comment fonctionne l’économie.
Voilà un conseil pour la relance économique et l’avenir économique.
Richard MacIntosh est un représentant international de la Fraternité internationale des Chaudronniers Canada et assume les fonctions de directeur adjoint des solutions en matière de politiques de changement climatique. Le syndicat sert aussi de consultant pour le Groupe de travail pour de vrais emplois, une vraie relance.