Le pouvoir du partenariat explique, en grande partie, pourquoi les Chaudronniers au Canada sont des leaders de l’industrie. Le fait de nouer et de maintenir des liens solides de collaboration et d’aller de l’avant ensemble avec une vision unifiée aide notre syndicat et les propriétaires et entrepreneurs avec lesquels nous travaillons à déterminer le rythme dans notre pays. La Conférence tripartite de l’industrie des Chaudronniers de cette année, qui a eu lieu à St. Andrews-By-The-Sea, au Nouveau-Brunswick, du 9 au 11 août 2022, a poussé à un nouveau sommet la direction collective vers la réussite pour toutes les parties prenantes.
« Après deux ans de conférences virtuelles, » a dit Arnie Stadnick, VPI du Canada, « je suis heureux que nous puissions tous nous retrouver en personne. »
Sara Scott, directrice exécutive de l’Association des entrepreneurs Chaudronniers du Canada, s’est dite d’accord et a également pris le temps de rendre hommage aux meilleurs apprentis présents à la conférence, reconnaissant que ce sont leurs compétences et leur engagement qui permettront à notre métier de rester à l’avant-garde. Les meilleurs apprentis présents étaient Mitchell Jarvis et Adam Noel du Local 73, Candace George du Local 203, Nelson Tanguay du Local 271 et Nathan Rudderham et Aric Eissner-Suttie du Local 555.
Les propriétaires, représentés dans le discours d’ouverture par Milton Howley, directeur d’usine, POA, Nova Scotia Power, ont remercié Alexander (Sandy) McDonald, VPI Est du Canada à la retraite, et Joseph Maloney, VPI du Canada à la retraite, pour les efforts qu’ils ont déployés afin que la conférence soit un succès au fil des années. Howley a poursuivi ses remerciements en appelant à un retour au travail des sous-comités et en appréciant la valeur du partage ouvert entre les trois parties.
Le Local 73 étant le local hôte, c’est David Noel, gérant d’affaires et secrétaire-trésorier du Local 73, qui a clos les salutations en souhaitant la bienvenue à tous et en les encourageant à « en profiter, s’amuser et créer des liens durables. »
Poursuivant sur le thème de la santé mentale et du bien-être discuté dans l’atelier ayant eu lieu avant la conférence, le mercredi matin a débuté par une discussion importante sur la crise de l’intoxication aux opioïdes au Canada, présentée par le Dr Samantha King, analyste de la recherche et des politiques au Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances. Elle a notamment souligné que la Colombie-Britannique, l’Alberta et l’Ontario sont les provinces les plus touchées par les décès liés à la consommation d’opioïdes, que la plupart des décès sont dus à la combinaison d’opioïde et d’un stimulant et que l’industrie de la construction compte pour 30 % de tous les décès liés aux opioïdes. Ensemble, ces données font de cette question un problème très sérieux auquel nous sommes confrontés. Selon le Dr King, la chose la plus importante que l’on puisse faire pour réduire l’impact des opioïdes est de réduire la stigmatisation liée à la consommation des opioïdes.
Jason McInnis, directeur de santé-sécurité des Chaudronniers au Canada, rappelle à tous les membres qu’ils ont accès à leur PAM – Programme d’aide aux membres (la Colombie-Britannique et le Québec ont leurs propres programmes autonomes). De plus, son équipe développe présentement un projet pilote axé sur l’éducation des membres sur les opioïdes qui sera lancé dans un avenir proche. Il a également souligné l’importance d’avoir des trousses de naloxone sur tous les chantiers et dans toutes les installations afin de minimiser le risque d’un décès par surdose au travail.
Le harcèlement en milieu de travail est un problème récurrent, important et coûteux, selon Sally Wells, consultante en milieu de travail, qui s’est exprimée sur la question. La principale conclusion de son discours est qu’il est important de s’impliquer avant qu’une situation n’atteigne le stade de l’enquête : la prévention est bien plus précieuse que la guérison et, plus un problème se prolonge et plus de personnes s’impliquent, plus il devient compliqué et coûteux. Les médias sociaux ont également eu un impact considérable sur l’environnement de travail, offrant une nouvelle option facile pour le harcèlement. Néanmoins, le point positif est que de plus en plus de personnes ne tolèrent plus aucune forme de harcèlement, car de moins en moins de personnes sont prêtes à accepter des mauvais comportements simplement pour garder leur emploi.
L’Hon. Monte McNaughton, Ministre du Travail, de l’Immigration, de la Formation et du Développement des compétences de l’Ontario, n’a malheureusement pas pu assister à la conférence, mais il a envoyé un message pré-enregistré dans lequel il a souligné à quel point il aime les Chaudronniers et a déclaré que « ce pays est construit par les gens qui prennent une douche à la fin de la journée, pas au début. » Il a également annoncé la création d’une nouvelle agence : Skilled Trades Ontario, qui soutiendra les subventions aux apprentis, la transformation des prêts d’outils en subventions d’outils et les incitations à l’embauche d’apprentis. Il s’agit de bonnes nouvelles pour le développement continu des travailleurs des métiers spécialisés.
Ces sincères salutations de l’Ontario ont été suivies d’un message passionné de l’Hon. Arlene Dunn, Ministre des Affaires autochtones, Ministre responsable du Développement économique et des Petites Entreprises, Ministre responsable d’Opportunités NB et Ministre responsable de l’Immigration de la province hôte du Nouveau-Brunswick. La ministre Dunn a toujours été une fervente défenderesse des métiers spécialisés syndiqués et son discours consistait principalement à inciter les Chaudronniers à s’impliquer dans les futures opportunités d’emploi à venir au Nouveau-Brunswick, néanmoins les pâtes et papiers (une nouvelle installation de traitement de l’eau permet à l’usine de réutiliser l’eau), l’énergie éolienne, le gaz naturel liquéfié (des discussions sont en cours avec Repsol), l’hydrogène (Irving sera le premier à introduire l’hydrogène dans la région et a acheté des électrolyseurs pour produire l’hydrogène à partir de l’électricité plutôt que du gaz naturel) et les certificats d’énergie renouvelable (St. John cherche à faire fonctionner toutes les installations municipales à l’énergie renouvelable).
Toutefois, selon la ministre Dunn, l’industrie « la plus prometteuse » est celle des petits réacteurs modulaires (PRM). Le Nouveau-Brunswick a un plan qui, d’ici la fin de 2035, englobera les activités de conception, de construction et d’exploitation des PRM. Ce plan créera plus de 2 100 années-personnes d’emploi, augmentera le PIB du Nouveau-Brunswick de plus de 2 milliards de dollars et accroîtra les revenus fédéraux de 195 millions de dollars. Ce plan exige néanmoins que la chaîne d’approvisionnement du Nouveau-Brunswick soit prête et, pour cela, ils ont besoin de Chaudronniers. C’est le moment de s’impliquer, car la province élaborera une formation pour tous les entrepreneurs qui veulent faire partie de la chaîne d’approvisionnement, qui devrait être pleinement opérationnelle d’ici 2025.
À la suite du discours de la ministre Dunn sur les opportunités offertes au Nouveau-Brunswick, Ron Oberth, conseiller spécial du président et PDG de l’Organisation des industries nucléaires canadiennes, a prononcé un discours révélateur sur le paysage nucléaire canadien et les développements en matière de réacteurs PRM. Beaucoup savent que les PRM offrent un grand potentiel pour fournir de l’énergie tout en aidant à atténuer les pressions sur le climat mondial, ainsi que pour créer des emplois et des revenus – il est prévu que, d’ici 2040, l’industrie mondiale des PRM vaudra environ 150 milliards de dollars et les Chaudronniers sont un élément essentiel du développement de cette industrie.
Joseph Maloney, VPI de la FIC du Canada à la retraite et fondateur et directeur exécutif national de Helmets to Hardhats Canada, a partagé des renseignements importants sur son organisation et le travail qu’elle accomplit pour aider les anciens combattants à faire la transition entre le travail dans l’armée canadienne et un travail gratifiant et productif dans les métiers, où ils peuvent utiliser les compétences qu’ils ont acquises en défendant notre pays. Son organisation cherche toujours à aider davantage d’anciens membres des forces armées à trouver un emploi rémunéré dans les métiers, alors, comme il nous l’a rappelé : « N’oubliez pas – embauchez un vétéran ».
Le deuxième jour de la conférence était axé sur le recrutement, l’inclusion et le développement de la main-d’œuvre avant de passer aux sessions en petits groupes qui offraient aux participants le choix d’en apprendre davantage à propos du captage et stockage du carbone, des réacteurs nucléaires modulaires ou de l’approche facteurs humains et organisationnels.
Jonathan White, représentant international pour les opérations du secteur de la construction de la FIC, a présenté un aperçu des initiatives de recrutement qui ont été entreprises par le Local 128, notamment l’optimisation du programme d’apprentissage et des agences de prestation de formation. En conséquence, le Local 128 a vu le recrutement augmenter de 62 % par rapport à 2014. Il a également mentionné la valeur du Local 133, la section locale de recrutement des Chaudronniers canadiens, qui travaille à l’échelle nationale.
Le comité des femmes du Local 128 de la FIC a également fait une présentation sur l’inclusion en milieu de travail. Les membres Genevieve Ellis, Christine Hahn et Leah McIntyre ont travaillé ensemble pour partager leurs expériences personnelles des défis auxquels elles ont été confrontées dans la poursuite de leur rêve de devenir une Chaudronnière. Elles ont également souligné l’importance de ne pas se contenter de recruter activement les groupes traditionnellement exclus, mais de s’engager à les retenir et à les encourager à se développer dans leur rôle. La rétention est la véritable clé d’un lieu de travail diversifié et inclusif et la meilleure façon d’améliorer la rétention est à travers l’éducation.
Le recrutement autochtone a également été abordé par Emile Gareau, représentant international et recruteur autochtone national pour la FIC. Il a également souligné la valeur de l’éducation, affirmant que « l’éducation permet aux gens de progresser. » Le rôle du Confrère Gareau est de représenter les trois groupes autochtones du Canada : Les Premières nations, les Inuits et les Métis, à les encourager à se joindre à la FIC en tant que confrères et consœurs, ainsi qu’à encourager les sections locales et les entrepreneurs à recruter activement de nouveaux employés au sein de ces groupes.
j’Amey Bevan, directrice du National Training Trust Fund (NTTF; Fonds de fiducie national pour la formation), a conclu la première série de conférences en discutant des initiatives de développement de la main-d’œuvre de National Training. Le NTTF a fait beaucoup de progrès au cours des dernières années, notamment en restructurant et en mettant à jour le Campus virtuel des Chaudronniers que les apprentis et les mentors Chaudronniers peuvent utiliser pour apprendre et suivre leurs progrès en ligne. De plus l’équipe de la Consœur Bevan développe présentement un programme national de soudage sous pression en collaboration avec la CCB et avec le soutien de l’UTIP sous la forme d’une subvention de 6 millions de dollars. Le programme sera en mesure de former jusqu’à 18 compétences. L’objectif du programme est d’aider plus de 1 800 soudeurs à obtenir des qualifications en soudage sous pression.
Il y a beaucoup de choses qui s’en viennent et beaucoup de travail à faire selon les présentateurs de la conférence de cette année, mais il ne fait aucun doute que les Chaudronniers, ainsi que leurs partenaires entrepreneurs et propriétaires, sont prêts à relever le défi et à aller de l’avant ensemble.